L'Éthique, la clé du succès de la mode africaine ?

23 août 2021 - NADY S.

En ce moment, la mode est à la consommation responsable. Le consommateur se soucie de la nature, de ce qu’il mange, de ce qu’il porte et de comment tout cela est fait. D’où les concepts du bio, de l’écolo, du commerce équitable et de l’éthique trouvent tout leur sens.

Ainsi, dans l’univers de la mode, quel sens donne-t-on au mot éthique ? Quelle place occupe la mode éthique sur le continent africain ? Pourquoi faut-il développer un label "made in Africa"?

White Gold Photography provenant de Pexels

Qu’entend-on par la « mode éthique » ?

La mode éthique trouve son sens dans le besoin de respecter l’environnement. Cela, en limitant la pollution et les ressources naturelles utilisées dans le processus de fabrication, depuis la matière première jusqu’à la conception du vêtement en bonne et due forme. Mais également dans le respect des droits de la main d’œuvre dans tous les sens du terme. La mode éthique voit le jour dans les années 90, en réponse à l’industrialisation de la mode de masse. Cependant, c’est en 2013 qu’elle a connu son boom médiatique, à la faveur de l’effondrement d’une usine textile au Bengladesh, qui a causé 1135 morts.

La place de la mode éthique en Afrique

Entre ethnique et éthique, l’Afrique tisse la toile d’une mode plus ou moins saine qui respecte la nature tant humaine qu’environnementale. Il faut le dire, ce n’est pas par choix, mais par manque de ressources financières pour en faire une industrie. Mais contre toute attente, c’est un manque à gagner puisque désormais, les grandes puissances économiques reviennent elles-mêmes à une consommation plus responsable et protectrice de l’environnement.
C’est donc une belle aubaine pour la mode africaine qui a saisi la perche et tend à se positionner comme une alternative à la production de masse. Eh oui ! Pour le bonheur des puristes, la mode africaine est encore à l’état artisanal. Les concepts de mode durable, de mode éthique ou de mode éco-responsable ne sont donc pas nouveaux pour nous. Bien au contraire, des tissus à la couture, toute la chaîne de production est faite manuellement, loin des tralalas des industriels. Et si avant ces dix dernières années, la mode africaine n’intéressait pas grand monde en dehors des Africains eux-mêmes, désormais, elle est le clou du spectacle au cours des Fashion Weeks internationales.
L’éthique dame le pion à l’ethnique, offrant ainsi ses belles heures au ‘’made in Africa’’. Les usines textiles qui produisent le pagne industriel ne sont pas africaines. L’Afrique a donc toujours produit de manière durable et c’est ce modèle qu’il convient de perpétuer, d’enseigner au monde et à la génération future. Plutôt que de copier l’Occident en nous dirigeant vers une production de masse, il convient d’éduquer l’Occident à notre façon de respecter l’environnement.

Inculquer le modèle de création africain au reste du monde !

Bien se vêtir de la tête au pied, tout en ayant la sensation de bien agir face à l’environnement et aux employés de la chaîne de production. Tel est le créneau non officiel de la mode africaine. La pratique de la mode durable n’est pas nouvelle sur le continent, elle n’est juste pas conceptualisée. Voilà pourquoi il est plus que nécessaire de définir un label ‘’Made in Africa’’ qui implique la mise en valeur et en avant du processus de fabrication de nos tenues, autant chez les couturiers de quartiers, que chez ceux de renoms. Et faire reconnaître ainsi, à l’échelle internationale la mode africaine qui depuis la base remplit les critères d’une mode éthique et durable. C’est un combat que les associations de créateurs africains doivent mener auprès des gouvernants. Également vulgariser le débat au cours des Fashion Weeks sur le continent africain. En mettant en avant la carte de l’éthique et de la durabilité, la mode africaine tient la clé de son succès. Un succès qui protège l’environnement et respecte les valeurs humaines. Alors restons stylés en respectant le bien-être de tous !